Quand les archives du Morbihan reconstituent le chartrier du château de Kerguéhennec

Les archives du château de Kerguéhennec sont précieuses et elles sont d'ailleurs tellement intéressantes pour l'histoire de la Bretagne, qu'elles ne cessent de faire l'objet de convoitises. Pour mettre fin à ce cercle interminable, les archives et donc le département du Morbihan ont fait jouer leur droit de préemption en décembre dernier, dans le cadre de l'une des ventes aux enchères des manuscrits de la société Aristophil.

Trois lots de documents remarquables vont donc rejoindre les fonds du Morbihan. Et ce n'est finalement qu'un retour des choses, puisque ces mêmes archives avaient été déposées en 1969 par la propriétaire du chartrier d'alors, mais son petit-fils avait préféré dénoncer ce contrat de dépôt. Après avoir obtenu la restitution, il avait vendu les archives aux enchères lors de trois ventes publiques en mars et décembre 2004, puis en décembre 2005. 

Le département du Morbihan était alors parvenu à acquérir une partie importante du fonds, mais certains documents, notamment les « titres généraux », les pièces les plus anciennes, avaient vu leurs montants s’envoler, dépassant les moyens du service. Le 1er décembre 2022, une grande partie de ces « titres généraux » et bien d’autres pièces, ont pu être obtenus pour une somme presque dix fois inférieure à celle à laquelle ils avaient été vendus en mars 2004. 

Le château de Kerguéhennec, surnommé le Versailles breton, est situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Vannes. Construit en 1710 par les frères Hogguer, deux financiers Suisses, il a ensuite été la propriété de la famille de Rohan pendant quasiment un siècle, puis cédé à la famille de Janzé, puis Lanjuinais et Espivent de la Villesboisnet. En 1972, département du Morbihan fait l'acquisition du domaine de Kerguéhennec pour en faire une unité de formation de cadres agricoles et un centre culturel d’art contemporain. Il ne manquait plus que les archives, la boucle est bouclée.