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Qui sont les archivistes diocésains ou de congrégations ?

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Selon l'étude de l'AEDAA, 85 % des archivistes diocésains sont des laïcs, à l'image d'Angélique Berruyer, responsable du service de Valence (ici lors de l'inauguration des Archives diocésaines en février 2018).
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Diocèse de Valence

C'est un service moins sollicité par les généalogistes, mais qui conserve pourtant de belles pépites sur l'histoire familiale : les Archives diocésaines ou de congrégations. Qui sont les hommes et les femmes qui les animent ? De quels moyens disposent-ils ? Début juin, l’Association des étudiants et diplômés en archivistique d’Angers (AEDAA) a présenté une étude à ce sujet.

Ce travail, établi par Alexis Hamelin, membre de l'AEDAA et archiviste du diocèse de Pontoise, s’attache d’abord à montrer le profil des archivistes ecclésiastiques. Ceux-ci sont davantage des laïcs (85 %) que des prêtres (15 %) pour les diocésains (la proportion était davantage au niveau de 65 et 35 % en 1999 selon une enquête de l’Association des archivistes de l’Eglise de France), tandis que c’est encore moitié-moitié entre laïcs et religieux pour les archivistes de congrégations. Les archivistes ecclésiastiques exercent environ pour moitié en CDI et environ pour un tiers comme bénévoles. La plupart ont en parallèle d’autres responsabilités : tenue des archives de catholicité, gestion de la bibliothèque diocésaine ou de leur congrégation, membre de la commission ou du centre d’art sacré, responsable d’un musée ou d’une collection d’objets, etc.

Le plus souvent, le responsable des archives est seul à temps plein dans son service, mais il est aussi aidé par un réseau de quelques bénévoles dédiés au classement, surtout dans les diocèses. Dans le diocèse de Poitiers, l’archiviste Frédéric Debiais, dirige même une équipe impressionnante de 465 bénévoles associés aux dépôts paroissiaux ! Ces « militants de la mémoire » sont le plus souvent des paroissiens (mères au foyer, chefs d’entreprise, enseignants…). Les archives paroissiales sont rassemblées dans des points de collecte aménagés à cet effet dans les paroisses. Les partenaires locaux (élus notamment) sont sollicités pour faire des dons d’armoires, de chemises ou d’étagères. L’objectif est de pouvoir mettre ces archives à disposition des chercheurs et de leur faire jouer un rôle pastoral.

En matière de ressources matérielles, près de la moitié des archives diocésaines ont une salle de tri, un tiers seulement pour les archives de congrégations. Les ateliers de numérisation, de restauration, de reliure, les salles de pilon et dépoussiérage, d’isolement de documents sont très minoritaires. Le plus souvent d’ailleurs, s’ils existent, ces espaces ne font qu’un. Les congrégations se distinguent avec un espace d’exposition dans un tiers d’entre elles, idem pour les salles de lecture. Ces salles de lecture sont plus communes dans les services d’archives diocésains : 60 % en ont une. Les services d’archives ecclésiastiques sont peu ou pas équipés d’outils spécifiques (aspirateur pour dépoussiérage, thermo-hygromètres, logiciels de gestion des archives, systèmes d’archivage électronique…). En matière de conservation, ils font surtout du reconditionnement et du dépoussiérage, très peu de restauration.

Les fonds conservés sont très inégaux, variant de moins de 100 à plus de 900 mètres linéaires. Les cadres de classement diffèrent entre diocèses et congrégations et cohabitent même au sein des mêmes services : le cadre de classement Molette de 1980 modifié le plus souvent, un autre cadre de classement ou le classement en série continue qui fait son apparition (la série continue est une série dont les sous-séries ont un numéro d'ordre quasi chronologique). Un dernier chapitre aborde la médiation et la valorisation des archives. La demande est en effet bien là, allant de moins de 25 à plus de 400 demandes par an. Le nombre de généalogistes parmi ces chercheurs n’est malheureusement pas précisé. Seuls 60 % des diocèses et 31 % des congrégations ont un règlement de salle de lecture.

La présence sur Internet pour les archives diocésaines ne touche qu’un tiers des diocèses et est rare pour les archives de congrégations (voir ci-dessous). Quand elles sont sur Internet, les archives diocésaines intègrent majoritairement les sites diocésains. On trouve le plus souvent les coordonnées et une présentation du service. Mais les informations sur les fonds eux-mêmes sont à ce jour plus rares :

  • instruments de recherche dans 9 diocèses et 5 congrégations,
  • fonds numérisés dans 3 diocèses et 1 congrégation,
  • expositions virtuelles dans 4 diocèses et 3 congrégations,
  • fiches méthodologiques (utiles pour le généalogiste) dans 3 diocèses et 2 congrégations, etc.

Notons une FAQ sur le site des archives du diocèse de Nantes qui intéressera le généalogiste. Enfin, les archives ecclésiastiques sont très peu présentes sur les réseaux sociaux (voir ci-dessous). Exception aux archives du diocèse de Belfort-Montbéliard par exemple : il s’agit selon l’archiviste Lorine Chevy de « diffuser l’information, valoriser en créant un nouveau lien avec le public », de « sensibiliser les producteurs d’archives » et de « dépoussiérer l’image du professionnel dans une cave avec des montagnes de documents sous la poussière ».

Liens utiles

Sites Internet des services diocésains et de congrégations

Liste établie par Alexis Hamelin et publiée en annexe n° 3 de l’enquête (pages 65-66).

Archives diocésaines

Archives de congrégations

Archives ecclésiastiques sur les réseaux sociaux

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