Remonter la lignée patronymique de Paule Mongin : la réponse à notre énigme
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Quel était le prénom de l’ancêtre de Paule MONGIN portant le sosa n° 256 ? La résolution de cette énigme (proposée cet été) amène à effectuer une remontée de la lignée agnatique, autrement dit patronymique, d’une aïeule que l’on sait née à Marseille, où elle s’est mariée en 1923, à l’âge de 21 ou 22 ans, et offre une recherche classique, occasion d’une excellente révision.
Recherche de l’acte de naissance de Paule MONGIN
Commençons par la recherche de son acte de naissance. La recherche directe de l’acte via Filae est impossible du fait que les actes de naissance postérieurs à 1900 n’y sont pas indexés. En revanche, l’interrogation de la base de données, tout comme celle de Geneanet, sur MONGIN / Paule/ Marseille, conduit aux fichiers de décès de l’INSEE, donnant Paule Armande MONGIN, née et décédée à Marseille (29 avril 1901 / 23 novembre 1988).
On aurait pu également trouver cette date de naissance exacte via les tables décennales de Marseille en ligne, sur le site des Archives départementales des Bouches-du-Rhône (registre des patronymes commençant par 1 M : vue 137/156, renvoyant au volume 5 et à la date du 2 mai 1901 : date différente de la précédente, pour être celle de l’acte et non de la naissance).
Consultation de l’acte de naissance : on identifie sans peine le registre 5 (sans expressément passer par les tables décennales), dans lequel on trouve l’acte (vue 1/68) la disant fille de Marius Georges MONGIN (sosa n° 2), 32 ans, ingénieur, et de Anna Célestine RAVEL, 28 ans, mariés.
Dès lors, on recherche l’acte de mariage des parents et ceux des générations précédentes, en surfant entre les archives numérisées et les deux grands sites Geneanet et Filae. D’abord le second, dont les indexations vont simplifier l’accès aux actes disponibles sur les sites d’archives ; puis les deux, pour leurs diverses informations et surtout les données de leurs arbres en ligne, Geneanet prenant nettement le dessus (sachant que toute information récupérée dans un arbre en ligne doit toujours être vérifiée sur archives). On mène ces recherches selon les ricochets classiques, en privilégiant toujours les actes de mariage et en évitant les actes de naissance (l’erreur dite « de la soustraction » ou « du débutant », pouvant conduire à des actes de naissance homonymes).
Recherche de l’acte de mariage des parents
Les recherches sur le couple Marius Georges MONGIN / Anna Célestine RAVEL nous conduisent :
- sur Geneanet, en travaillant en mode Premium et en recherche par individu. En entrant les seuls patronymes MONGIN et RAVEL pour nom et nom de conjoint, on obtient trois résultats concernant le couple étudié : sa présence dans un recensement (Miramas, 1906, disant le mari né à Marseille en 1868) et deux références dans la bibliothèque de Geneanet, avec deux avis de décès de « Anna MONGIN née RAVEL » parus les 14 et 15 novembre 1916, dans Le Petit Marseillais ;
- sur Filae, en entrant de même les deux seuls patronymes, on obtient un arbre généalogique en exclusivité, mais sans éléments sur l’ascendance, et l’acte de mariage des parents (que l’on peut bien sûr rechercher de façon classique, via le site des AD13, à travers les tables décennales de Marseille, si tant est qu’il ait bien été célébré dans cette ville) en date du 3 juillet 1900 et nous apprenant le marié né le 15 juin 1868 à Marseille, fils de César Gaspard Marius MONGIN (sosa n° 4), rentier, décédé et Marie Jeanne CAPDAREST.
Recherche sur le couple MONGIN / CAPDAREST
La recherche sur le couple et le mariage MONGIN / CAPDAREST (en travaillant sur le second nom, peu lisible, par nom tronqué, avec C*PD*R*) via :
- Geneanet conduit à nouveau à des avis de faire-part, avec le décès en 1880, d’un Clair César Gaspard MONGIN, 86 ans, qui est manifestement le père de César époux CAPDORESTE (sic). On constate que cette famille, décidément très absente de Geneanet, a peu fait l’objet de recherches généalogiques ;
- Filae fournit le mariage en un clic : Marseille, 20/12/1879 (avec légitimation de Marius, né onze ans plus tôt). Le marié, veuf, est né à Marseille le 23/02/1825 et indiqué en effet fils de Clair Gaspard César MONGIN (sosa n° 8) et d’Anne-Marie SIGALLOUX. Cet acte est bien sûr trouvable sur le site des AD13 (comme aussi sur Geneaservice, avec une superbe collection des mariages marseillais des XVIIIe et XIXe siècles, mais en accès payant…).
Recherche sur le couple MONGIN / SIGALLOUX
Pour les recherches sur le couple et le mariage MONGIN / SIGALLOUX, on procède de même.
- Geneanet fournit la référence du mariage (22/11/1827, Marseille, acte générant légitimation de l’enfant né en 1825) et la mention du couple présent dans quatre arbres en ligne : deux de ces arbres (pseudos fammar et cvaissi, en bas de liste) ne donnent pas la filiation de l’époux ; les deux autres donnent les filiations du père et de la mère (signalées par une flèche au-dessus du logo de l’arbre, celle de gauche pour le père et celle de droite pour la mère), le premier (cisa37) étant mis en ligne par un descendant du couple (indication repérée grâce au cercle en bas à gauche du même logo). Les deux arbres disent Clair Gaspard César MONGIN, ferblantier, né à Riez (Alpes-de-Haute-Provence) le 3 janvier 1797, fils d’Antoine MONGIN (sosa n° 16), ferblantier, et d’Anne AUBERT. En bonus, l’arbre du descendant offre une reproduction des actes de mariage et de naissance.
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- Sur Filae, curieusement, sans que cela semble dû à une erreur de transcription, le mariage ne sort pas en acte indexé, pour sortir dans un arbre en ligne, dont l’auteur n’est autre que notre CISA37, déjà présent sur Geneanet. En revanche, bien sûr, on accède en un clic à l’acte de naissance de Clair Gaspard « Cézard », à Riez, en 1797.
Recherche sur le couple MONGIN / AUBERT
L’interrogation sur le couple MONGIN Antoine / AUBERT Anne (même faite « avec variantes ») ne conduit sur Geneanet qu’aux deux seuls arbres déjà connus, pour ne rien donner sur Filae, bien que indexations des actes du XVIIIe siècle avancent à grands pas. Les arbres déjà ouverts (qui sont la copie l’un de l’autre) disent Antoine, ferblantier, né à Briançon et décédé à Marseille, marié avec Anne AUBERT à une date et en un lieu inconnus.
Des recherches classiques sont donc à faire pour retrouver sa date de décès précise.
- Filae fournit l’acte de décès du 12 décembre 1827 à Marseille, le disant fils d’Antoine et Anne ABERT (sic !). Y aurait-il erreur sur le nom de sa mère ?
- sur GeneaBank, on trouve via le questionnaire national sur les mariages (recherche par couple), le mariage du couple MONGIN / Antoine / HABERT/ Anne ❶, tiré des bases de l’Association généalogique des Bouches-du-Rhône, où les chercheurs (possédant des points sur ce complexe mais très riche site) obtiendront l’acte (28 juin 1790, Marseille Accoulès) ➋, confirmant la filiation connue et consultable sur le site des AD13.
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Pour l’acte de baptême d’Antoine, on pourra passer par le même site GeneaBank et sa Carte de France des relevés pour cliquer sur le département 05 ➌ et ainsi obtenir l’inventaire des actes dépouillés de ce département, montrant que les baptêmes de Briançon l’ont été par l’AGHA (Association de généalogie des Hautes-Alpes) ➍. Il suffit de cliquer sur le signe de l’association et de remplir le questionnaire de requête de cette association pour obtenir alors l’acte de baptême recherché, célébré à Briançon le 26/11/1762, acte accessible donc sur les fichiers numérisés du site des AD05.
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Toutes ces recherches apprennent et confirment la filiation d’Antoine : fils d’un autre Antoine MONGIN (sosa n° 32) et Marguerite MAUREL.
Recherche sur le couple MONGIN / MAUREL
Le couple MONGIN/MAUREL apparaît sur Filae uniquement dans l’arbre déjà connu, pour être en revanche mentionné dans huit arbres en ligne de Geneanet (lorsque la recherche y est faite avec variantes sur le nom du conjoint : MOREL, MAUREL…), dont trois arbres (les deux déjà connus plus un nouveau) donnant filiation, mais seulement le père (existence de cette filiation indiquée par la flèche à gauche du logo de l’arbre).
Deux de ces arbres nous disent le couple marié à Briançon le 22 mai 1751 et le marié, « de Saint-Martial, diocèse d’Autun en Bourgogne », fils de Chrétien MONGIN, décédé avant 1751. La liste des communes françaises nommées Saint-Martial (tout court ou en composition) n’en donnant aucune en Bourgogne, on va décider, avant de tenter la recherche sur nos deux grands sites d’un MONGIN prénommé Chrétien, en Bourgogne, d’aller voir l’acte original, sur le site des AD05. On le trouve sans peine (5 Mi 104, vue 22/117) et on lit « natif de la paroisse Saint-Martial de Saumant (?) diocèse d’Autun, province de Bourgogne », lieu que l’on n’a pas trop de mal à identifier comme étant l’actuelle commune de Sommant, dont l’article sur Wikipédia confirme que « l’église était dédiée à Saint Martial, martyr ». Comme quoi, tôt ou tard, le généalogiste ne peut se dispenser de rechercher l’acte original.
Recherche sur Chrétien MONGIN
Passons alors à la génération précédente, avec comme sosa n° 64 un ancêtre prénommé Chrétien, forme ancienne de notre prénom Christian.
La recherche sur Geneanet d’un MONGIN / Chrétien / avant 1800, avec variantes sur les nom et prénom, livre 21 résultats qui, limités à un rayon de 30 km autour de Sommant, retombe à six.
Sur les six résultats, cinq actes signalent que Chrétien DEMONGIN, sans doute décédé à l’Hôpital Saint-Gabriel d’Autun en 1745 (donc bien décédé en 1751), avait perdu un enfant, décédé à Sommant, en 1714, et marié un autre fils (Pierre) à Chissey en 1729. Ce dernier est dit « marchand », et le mari de Jeanne JOUET, qu’il avait épousée le 11 mai 1700 à Autun (Saint-Jean-le-Grand). L’acte original consulté sur le site des AD71 (vue 176/180) dit le marié « domestique de Monsieur l’abbé de Saint-Martin » et indique comme étant présents Jeanne LEFORT sa mère et « Pierre MONGIN, hostelier de Reclesnes, grand-père », qui est donc le sosa n° 256 recherché.
Un arbre en ligne de Geneanet (de Denise Derrez), dit Chrétien père d’au moins trois enfants : Pierre, déjà connu, et deux Antoine, un né à Sommant en 1714 et un autre (en fait Pierre Antoine) né à Chissey le 27 mai 1724. Tout cela se vérifie pour partie sur Filae, où les actes de Saône-et-Loire du XVIIIe siècle sont indexés.
Bravo aux fins chercheurs
Bravo aux généalogistes qui ont brillamment réussi à résoudre cette énigme : Jean Marie Bernard Allien, Céline Artus, Jean Astruc, Armand Aubry, Véronique Auvinet, Lionel Avallet, Michel Aveline, Gervais Bazin, Isabelle Beaudoing, Michèle Berre, Marie-Paule Birgy, Françoise Bonnet, Laure Boulaud, Bastien Boule, Fabrice Bouleux, Candice Bourada, Jean-Gabriel Bourgeois, Jean-Luc Bourgeon, Barbara Brunel, Nathalie Buhours, Philippe Buisson, Valérie du Cange, Marylou Casadoro, Valérie Clenas, Nathalie Corbel, Cyril Costeseque, Michel Cribier, Guy Damond, Sylvie Daydé, Christophe Déjugnat, Dominique Delaroque, Annie Diebold, Benoit Divol, Régis Duc-Dodon, Jacqueline Ducros, Alain Felten, Bernard Gerbal, Bertrand Grégoire, Claudie Jamonneau, Serge Jardin, Marie-Madeleine Latger, Françoise Le Fur, Alain Le Goff, Maryse Le Goff, Alain Le Nardou, Emeric Lebrat, Isabelle Lemasson, Laurene Lescure, Céline Lesieur, Hélène Lhoumeau, Pierre Lorigeon, Claude Louis, Fabienne Louvel, Guy Mansuy, Michèle Martin, Annie Metivier, Pierre Millard, Philippe Morel, Aline Moulis, Robert Naulin, Marie Naulin, Pierrette Pine, Guylaine Pinot, Nicolas Preux, Monique Pugin, Sophie Pugin, Séverine Queune, Jacques Raës, Roland Rateau, Isabelle Rattier-Gourcerol, Alain Ricard, Annie Robert, Renée Secco, Florence Senange, Alain Sevré, Nicolas Soulard, Benoît Tetu, Jean-Marie Thiaville, Bernadette Thomas, Agnès Tytgat, Mathilde Vers.
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