Révolution pour les noms de famille en Suisse
Contrairement aux Françaises, les Suissesses étaient jusqu’ici dans l’obligation, à leur mariage, d’ajouter le nom de leur mari à leur nom de jeune fille – une pratique jugée discriminatoire par la Cour européenne des droits de l’homme en 1994.
Après le Conseil des Etats – l’équivalent du Sénat – en juin, le Conseil national (la chambre du peuple) vient d’adopter une réforme qui permettra le libre choix du patronyme. Lors du mariage, l’homme et la femme pourront garder leur patronyme ou choisir l’un des deux comme nom de famille commun, qui sera ensuite attribué aux enfants à venir. En cas de veuvage ou de divorce, le conjoint pourra reprendre son nom d’origine.
Après dix ans de combat et l’échec d’une précédente initiative en 2009, c’est une victoire importante pour les féministes suisses mais le choix désormais possible pour le patronyme des enfants continue de faire débat. "Le nom va changer de génération en génération et on brise la notion de lignage !", a déploré le conseiller national Yves Nidegger (UDC/GE), représentant de la droite conservatrice, sur les ondes de la TSR.
Dans un éditorial, je journal Le Temps évoque "une égalité gagnée au prix de la privatisation du nom et de sa transmission, au prix de la dérégulation de ce qui, par excellence, relève de la société, des représentations collectives, de la loi".
"Une sociologue comme la Française Irène Théry a raison d’observer que le nom devient alors comme le prénom: une décision qui ne se prend qu’à deux, dans le huis clos familial, et sur laquelle le législateur n’exerce plus qu’un très lâche contrôle – une affaire privée", estime-t-il.
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