Selon l'ADN, la Normandie n'est pas tant peuplée de Vikings
L'ADN a parlé. Et le sang normand aussi. Les habitants de la Normandie d'aujourd'hui ne sont pas plus liés que ça aux habitants de la Normandie d'autrefois, les Vikings. Enfin, peut être bien que oui, mais p'tet ben qu'non ! Car l'étude menée en juin 2015 autour de Valognes dans la Manche sur l'ADN de 89 volontaires pour étudier l'ampleur de la colonisation viking donne des résultats mitigés. Certains diraient typiquement normands... Elle permet davantage de préciser la "diversité" du peuplement que ses origines scandinaves, a indiqué l'historien Richard Jones.
Selon une équipe de chercheurs anglais de l'Université de Leicester, chez les bénévoles, porteurs de patronymes scandinaves, tels Anquetil, Dutot, Equilbec, Gonfray, Ingouf, Ansgot, Lanfry, Osouf, Osmont, Quetel, Tougis, Tostain et Raoult et leurs variantes, la part viking des origines est toute relative. Elle est en tous cas bien moindre que celle attendue. La trace scandinave la plus probante est présente dans seulement 59 % des échantillons. Et chez ces normands "millénaires", on a trouvé des marqueurs ADN d'origines probablement germaniques, mais aussi balkaniques, d'Afrique du Nord, de Géorgie et d'Arménie !
Stupeur et déception... Vu l'échantillon de population sélectionné, on aurait pu s'attendre à un assaut viking plus massif, envahissant aussi efficacement les vaisseaux (sanguins) des volontaires que les drakkars avaient sillonné les rivières normandes au VIIIe siècle. En effet, pour être sélectionné, il fallait avoir quatre grands-parents ayant toujours vécu dans un rayon de 50 km autour de leur lieu de vie actuel, et pour certains, un nom de famille présent depuis le XIe siècle en France.
En tous cas, cette étude aura un mérite, celui de montrer à quel point la loi sur la bioéthique qui interdit les tests ADN personnels est mal connue. Elle est mal comprise et mal interprétée par ceux là même qui en sont les bénéficiaires : les scientifiques et les historiens. Les malheureux volontaires de cette étude ont, semble t-il, été privés des résultats personnels les concernant directement, et cela pour des raisons juridiques, alors que cette étude rentre précisément dans le cadre de cette loi. Les tests auraient même pu être réalisés en France et cela n'aurait rien eu d'illégal. Hélas, il n'a pas fallu attendre des études sur l'ADN des Vikings pour savoir que cette loi est totalement inadaptée. Elle ferme tellement de portes que la seule restée ouverte n'est même pas utilisée.
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Génétique : pas si viking que ça, les Normands !
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