Un gouvernement Ayrault aux racines internationales
J’ai commenté, ce week-end, dans Le Journal du Dimanche, la diversité du gouvernement Ayrault au plan généalogique, en observant que si ses ministres étaient originaires de toutes les régions de l’Hexagone (Nord, Languedoc, Bretagne, Lorraine, Corse), la France d’Outre-mer était également bien représentée (Guyane et Guadeloupe), comme l’était aussi l’Europe (avec l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne, la Suisse, la Roumanie et la Pologne) et finalement le monde entier. L’ Afrique est en effet présente via l’Algérie et l’Egypte (Najat Vallaud-Belkacem, née au Marcoc – Vallaud est le nom de son mari – ; Kader Arif et Yamina Benguigui, pour l’Algérie ; Valérie Hazan pour l’Egypte). L’Amérique l’est par la mère, Chilienne, de Marisol Touraine et l’Asie par la Corée, puisque Fleur Pellerin a vu le jour à Séoul.
Un gouvernement donc international, qui appelle quelques explications quant à certaines des généalogies, hormis celles d’Arnaud Montebourg et de Manuel Valls, présentées dans le n° 196 de La Revue française de Généalogie : la première a montré que l’élu Bourguignon était un homme à double culture, Morvandiau par son père et normand et kabyle par sa mère, comme la seconde a montré Manuel Valls avec un père catalan, issu d’une dynastie de banquiers de Barcelone, et une mère suisse, originaire du Tessin.
Une intéressante bipolarité généalogique est celle de Pierre Moscovici : né à Paris en 1957, le ministre de l’Économie et des Finances est le fils du psychologue social Serge Moscovici, né à Braila, en Roumanie, lui-même issu d’une famille de diamantaires (fils d’un couple de juifs roumains qui se fixera en Israël) et de la psychanalyste Marie Bromberg, quant à elle d’origine polonaise.
La ministre déléguée à la Justice, Delphine Batho avait pour grand-père, John Burnell Batho, né à Gloucester, en 1903, que l’on dit jockey venu courir à Deauville alors qu’il n’était que régisseur de haras, et qui s’était marié à Quetteville avec une Normande, Marguerite Inger, aux racines dispersées entre l’Eure et le Calvados.
Un autre parcours familial intéressant est celui des Filippeti, avec pour la nouvelle ministre de la Culture, un père et un grand-père mineurs de fond, le second, Tomasso, né à Gualdo Tadino, en Ombrie, en 1896, et fils de meunier, étant venu en France travailler dans les mines de Lorraine, où il épousera la fille d’un autre mineur italien.
Terminons enfin par les ancêtres français du ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, à l’original prénom hispanisant (issu de Maria de la Soledad = Marie de la Solitude, fêtée le samedi saint). Fille du sociologue Alain Touraine, dont les ancêtres patronymiques Touraine ont été longtemps implantés à Châteauroux avant d’aller travailler à Commentry et Montluçon, de qui descend de quelques familles nobles et bourgeoises, dont les Champetier de Ribes (par un frère du ministre de la troisième république et candidat à l’élection présidentielle de 1947).
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