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Un milliard d'humains en 1800, 7 milliards aujourd'hui

La planète compte aujourd'hui sept milliards d'habitants, selon les calculs des Nations Unies réalisés à partir des recensements de tous les pays du monde. C'est l'aboutissement d'une croissance exponentielle entamée en 1800 mais qui devrait se stabiliser d'ici la fin de ce siècle, avec 10 milliards d'humains attendus selon un scénario moyen (16 milliards dans un scénario "haut" et six milliards dans l'hypothèse basse).

En reprenant les projections de l'Onu, le dernier bulletin mensuel de l'Institut national d'études démographiques donne l'occasion, aux généalogistes, de replacer leur évolution familiale dans un contexte d'histoire mondiale.

La population n'augmentait que très faiblement jusqu'à l'orée du XIXe siècle en raison d'un quasi-équilibre entre les naissances et les décès, rappelle l'Ined. Pour équilibrer la forte mortalité, infantile notamment, il fallait une fécondité moyenne élevée, de l'ordre de six enfants par femme. Avec l'essor économique, les premiers progrès de l'hygiène et de la médecine et la mise en place des grands Etats modernes, la mortalité a diminué. Les familles étant toujours aussi nombreuses, les naissances ont commencé à excéder nettement les décès, provoquant un accroissement de la population. Après une ou plusieurs générations, les adultes ont pris conscience que la plupart des enfants échappaient désormais à la mort et qu'une trop grande famille devenait, du coup, une charge. Avec le développement de l'individualisme et la critique des contraintes religieuses, un nouveau comportement s'est répandu en Occident, en France d'abord : le nombre d'enfants par femme a commencé à diminuer. Mais ce n'est que plus tard, dans les générations ultérieures, que la croissance de la population a commencé à ralentir, lorsqu'il y avait moins de femmes pour procréer.

"Cette histoire que les pays aujourd'hui développés ont connue, les autres pays la vivent à leur tour, ce qui explique que leur population soit en pleine expansion et alimente la croissance démographique mondiale", écrit Gilles Pison, démographe à l'Ined. Mais le rythme est de plus en plus faible : à cause notamment d'une baisse rapide de la fécondité en Asie et en Amérique latine à partir des années 1960, la croissance démographique n'a été que de 1,1% en 2011, deux fois moins qu'il y a cinquante ans lorsque la fécondité était encore élevée dans tous les pays du Sud. En 2010, la fécondité mondiale n'était plus que de 2,5 enfants en moyenne par femme, contre cinq enfants en 1950.

C'est dans les pays les moins développés qu'elle reste la plus élevée. La population de l'Afrique, Afrique du Nord comprise, pourrait ainsi plus que quadrupler en un siècle, passant de 800 millions d'habitants en 2000 à 3,6 milliards en 2100 selon les projections des Nations Unies. "Alors qu'un homme sur sept vit aujourd'hui en Afrique, ce sera probablement un sur quatre en 2050 et peut-être un sur trois en 2100", souligne Gilles Pison.

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