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Un nouveau "cold case" résolu par la généalogie génétique aux Etats-Unis

Pour les habitués du congrès de généalogie Rootstech organisé chaque année par les Mormons à Salt Lake City, la généalogiste CeCe Moore est incontournable, présente à chaque édition. Figure populaire de la généalogie à la télévision, elle apparaît dans des émissions qui remportent un énorme succès, comme Finding Your Roots, 20/20, The Doctors, The Dr. Oz Show and CBS This Morning. Depuis quelques années, elle s'est aussi fait connaître comme "consultante en généalogie génétique" notamment dans les émissions Finding Your Roots et Genealogy Roadshow.

Et bien voilà qu'elle vient d'aider à résoudre un double meurtre commis il y a 31 ans ! Un jeune couple canadien de Vancouver, Tanya et Jay avait été assassiné une nuit de novembre 1987 à Seattle aux Etats-Unis dans l'Etat de Washington. William Earl Talbott, 55 ans, le meurtrier de la jeune femme qui est probablement celui du jeune homme a été identifié et arrêté grâce à la généalogie génétique. CeCE Moore, recrutée par une entreprise appelée Parabon Nanolabs pour soutenir les enquêteurs a téléversé l'ADN du suspect dans une base de données publique. Elle a ensuite construit un arbre généalogique à partir de gens ayant des correspondances partielles avec les arrière-grands-parents de Talbott.

Elle a ensuite fait de la généalogie descendante, "jusqu'à ce que «deux des arbres les plus proches convergent. Ils se sont croisés dans un mariage, et de ce mariage il n'y avait qu'un seul fils. Cela nous a conduits à une seule personne qui pourrait porter ce mélange d'ADN», explique le Journal de Montréal.

Voilà une méthode qui rappelle étrangement celle utilisée pour identifier le tueur du Golden State en Californie, interpellé en avril dernier trente ans après les faits (lire notre article Curieuses pratiques de la généalogie par l'ADN au service de la Justice). Une méthode qui soulève toujours la même question : les gens qui ont déposé leurs profils génétiques sur ces bases de données ont -ils été informés de l'utilisation qui pourrait en être faite par les services de police et Justice ?

Et même si c'est pour la bonne cause, ont-ils donné leur accord ? Une chose est sûre, si l'ADN généalogique venait à être autorisé en France, l'une des garanties indispensables à mettre en place serait bien de mieux protéger la vie privée des personnes qui déposent leurs profils et de bien les informer et de leur donner la possibilité de retirer immédiatement leurs arbres génétiques, si la vocation de la base de données venait à basculer de la généalogie génétique à la généalogie judiciaire...

Geneanet qui s'est fortement impliqué dans le débat actuel sur la révision de la loi bioéthique vient de lancer une grande enquête : "Donnez votre avis sur les tests ADN généalogique". Nous la relayons volontiers ici, vous pouvez y participer jusqu'au jeudi 31 mai 2018.

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