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Une exposition à voir : "Paris 1793-1794 - Une année révolutionnaire"

Connu pour être dédié à l’histoire de Paris, le musée Carnavalet vient d’inaugurer une exposition au titre de prime abord surprenant. La courte période de l’époque révolutionnaire à laquelle elle est consacrée – les années 1793 et 1794, connues pour être celles de la « Terreur » – est pourtant riche, pour le rôle de la capitale dans la Révolution, mais aussi pour les innovations qu’elle nous a laissées en héritage. C’est le cas par exemple en matière de mesures puisque nous lui devons l’utilisation courante maintenant pour nous du mètre et du kilogramme que nos aïeux de l’époque durent apprendre à manier avant le 1er juillet 1794 !

Plusieurs innovations ont des répercussions généalogiques non négligeables par l’intérêt des archives qu’elles ont générées. Nous devons à cette époque le casse-tête que représente le recours au calendrier républicain, instauré en septembre 1792 et qui en était donc alors à ses premiers temps d’utilisation. La garde nationale mise en place en 1789 pour protéger la Révolution et lutter contre ses opposants s’est elle aussi développée en 1793.

L’année marque à la fois également la fin de la monarchie et la naissance de la Commune insurrectionnelle à Paris qui y a mis en place une administration gérant de nombreux domaines.

Comme souvent, la variété des œuvres picturales présentées est à souligner, largement complétée par des affiches et des documents issus de fonds d’archives, notamment nationales auxquelles l’exposition fait la part belle.

Divisé en six sections, le parcours aborde plusieurs thèmes éclairant la période, en commençant par la naissance de la république, contexte politique nouvellement apparu dans lequel chacun devait trouver ses marques, à Paris d’abord mais en province aussi.

Tout au long de l’exposition, plusieurs informations permettent de mieux connaître la population de la ville, notamment le rappel de sa composition en 1793 : deux tiers des habitants de la capitale étaient nés en dehors de Paris, ce que découvrent souvent par leurs recherches les généalogistes qui y ont des racines. Sans surprise, Paris est alors aussi la ville la plus peuplée de France et sa population est jeune, concentrée dans le quartier de l’actuel Marais où se trouve le musée.

1793 marque d’ailleurs l’apparition d’écoles de la République, publiques, gratuites et obligatoires. En 1794, plus de 13 500 garçons et filles sont scolarisés à Paris. L’exposition montre qu’il est possible de retrouver leurs traces dans les listes d’élèves conservées aux Archives nationales en série F/17.

Au-delà de l’intérêt historique évident, l’exposition a le grand mérite de présenter des documents nominatifs de l’époque révolutionnaire issus des archives publiques, révélant ainsi l’ampleur des informations biographiques disponibles. Si les cartes de sûreté dont la couleur variait selon la durée de résidence à Paris sont maintenant bien connues, ce n’est pas forcément le cas des registres qui les accompagnaient, des certificats de résidence, de civisme, des inventaires des objets d’art saisis chez les « émigrés » de la Révolution, des listes de « contre-révolutionnaires reconnus coupables », de prisonniers… autant de documents qui révèlent le climat très policier qui régnait alors dans la capitale.

Outre les dispositifs audio et vidéo à disposition des visiteurs durant le parcours, un calendrier d’animations et événements, dont plusieurs d’un intérêt évident pour les généalogistes et biographes familiaux, est proposé durant toute la période de l’exposition qui mérite largement une visite approfondie.

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Informations pratiques

"Paris 1793-1794 - Une année révolutionnaire" jusqu’au 16 février 2025.

  • Adresse : Musée Carnavalet, 23 rue de Sévigné, 75003 Paris.
  • Horaires du mardi au dimanche de 10 h à 18 h.
  • Catalogue de l’exposition "Paris 1793-1794. Une année révolutionnaire", Éditions Paris Musées, 39 €.

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Affiche de l'exposition "Paris 1793-1794. Une année révolutionnaire" (design graphique : Atelier Pierre Pierre) : Jeanne-Louise, dite Nanine, Vallain, La Liberté, 1794.
Crédits
Coll. Musée de la Révolution française - Département de l’Isère Dépôt du Musée du Louvre

 

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