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Une institutrice témoigne de la Grande Guerre sur Facebook

En octobre 1914, Germaine Dufour a tout juste 24 ans quand elle est nommée à l'école primaire de Saint-Avertin, à six kilomètres de Tours (37).

Octave, son frère cadet, est parti le 6 août avec ses camarades du 32e Régiment d'Infanterie du côté d’Ypres, en Belgique.

Germaine reste seule à quelques kilomètres d’Eugénie, l'épouse de son cousin Louis, également mobilisé depuis le début de la guerre.

La jeune institutrice qui a pris l’habitude d’écrire son journal intime depuis 1912, entame son 2e cahier en juillet 1914. Un cahier (fictif) illustré de coupures de presse, de cartes postales, de dessins ou autres documents d’époque soigneusement référencés.

Pour donner plus d’épaisseur à son personnage, Germaine reçoit également du courrier de deux amis : Marguerite Desrande, qui travaille à Amboise dans une épicerie tenue par sa mère, et Adrien Charrouin, un ami engagé dans le 66e Régiment d’Infanterie.

Mis en ligne sur Facebook le 16 octobre 2014 par les Archives départementales d’Indre-et-Loire, ces témoignages nous permettent de découvrir la vie quotidienne à l’arrière avec ses nouvelles parfois inquiétantes, vraies ou fausses, qui lui parviennent du front.

Pour en savoir plus, nous avons interrogé la conservatrice chargée de l'action culturelle et éducative, Anne Debal-Morche, à l’initiative de ce projet.

Comment est né ce projet ?

Au départ, nous cherchions un complément à notre exposition "La Touraine dans la Première Guerre mondiale", ainsi qu’une occasion de mettre à l’honneur les documents issus de la Grande Collecte de novembre 2013.

Nous nous sommes dit que ce serait intéressant de créer un personnage qui raconterait ce qui se passait en Touraine durant les premiers mois du conflit, en nous appuyant sur des documents d'archives. Nous avons cherché une personne capable d’écrire un journal, et nous nous sommes dit qu’une institutrice serait parfaite dans ce rôle.

Nous voulions mettre l’accent sur la vie à l’arrière. Notre département n’a certes pas subi le feu de l’ennemi, mais sa vie a malgré tout été bouleversée par la guerre 14-18.

Pourquoi avoir opté pour un personnage fictif ?

Nous n’avions pas dans nos archives de vrais journaux de personnes de l’arrière qui auraient pu être exploités.

Ensuite, nous nous sommes dit que cela pouvait aussi être un avantage car cela nous permettait une certaine liberté même si nous avons toujours mis un point d'honneur à ne raconter que des événements authentiques historiquement.

C’est vrai que nous avons joué sur l'ambiguïté en prenant soin de ne pas dire que Germaine n’était pas une personne réelle sans afficher non plus le fait qu’elle était fictive.

Nous avons enfin ajouté des personnages annexes également fictifs, Marguerite et Adrien, pour donner plus de chair au récit.

Pourquoi Facebook ?

Nous avons d’abord pensé créer un blog puis nous nous sommes finalement décidé pour Facebook en nous disant que c’était un meilleur moyen pour créer de l’interactivité, fidéliser les internautes et toucher un plus jeune public. Nous voulions aussi privilégier des posts courts.

Cliquez sur : www.facebook.com/Germaine.Dufour.Guerre1914

Lire aussi :

D’autres pages Facebook, comptes Twitter et blogs à suivre :

Témoignages fictifs

Témoignages réelles

  • Page Facebook de Léon Vivien

  • Page Facebook de Castel

  • Blog de Gabrielle, infirmière durant la Première Guerre mondiale et sa page Tumblr créés par l’équipe du Grand Palais.

  • Page Facebook et site web de Suzon, une fillette fictive née en 1930 qui écrit un journal durant la Première Guerre mondiale, illustré de dessins, créés par le service pédagogique du Mémorial de Caen, à partir de 1939.

  • Page Facebook du lieutenant François Thomas

  • Compte Twitter de Jeeves ‪@36regiment‪, alimenté par le petit-fils (journaliste de presse écrite) de Fernand Le Bailly qui appartenait au 36e régiment d’infanterie (blog : ‪36ri.blogspot.fr)

  • Le poilu de la Marne, à l’initiative d’une association.

  • Page Facebook d’Alphonse Schalckens, caporal durant la guerre 14-18, alimentée par un descendant.

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