Vienne, tramway 71

« Mon objectif est avant tout d’honorer le destin de mes arrières-grands- parents, grands-oncles et grands-tantes dans une conjoncture mondiale propice à l’intolérance ; crise économique, crise identitaire, étant en toile de fond d’une Europe perdue. Il sera indispensable de rappeler des liens chronologiquement précis, liés à des faits passés, connus ou supposés pour comprendre la survie des uns et la disparition des autres. Cet ouvrage a le devoir d’évoquer des hommes, des femmes, des enfants aussi, pour la majorité anéantie dans l’anonymat, et d’effectuer dans un même temps un devoir de mémoire. » Ainsi avertit Gabrielle Presser Paris, dans la préface de son magnifique livre Vienne, tramway 71.

Au fil d’un récit de 190 pages, l’auteure raconte l’histoire de sa famille en partant de son grand-père, juif autrichien, âgé de 22 ans lorsque son pays est annexé par l’Allemagne nazie. Son texte est agrémenté de documents originaux et de photos d’époque, retrouvés grâce à dix ans de recherches intenses à travers l’Europe. Pendant cette décennie, Gabrielle Presser Paris a analysé avec soin les documents familiaux, fouillé les archives publiques, et étudié précisément l’histoire de cette époque troublée. Vienne, tramway 71 est aussi pour elle une quête de vérité, une opportunité de renouer avec ses ancêtres par un travail d’introspection et de réhabilitation. Elle raconte aussi comment, grâce à un test ADN, elle a retrouvé les descendants d’une branche ignorée de sa famille. Ainsi, écrit-elle, grâce à son récit « chaque personne [reprend] sa place dans l’histoire familiale tout en gardant sa part d’énigmatique parcours et agissements ».

La lecture de cet ouvrage pourra faire écho à de nombreuses femmes et hommes touchés par le poids des secrets et des drames familiaux, leur offrant un espoir de se réconcilier avec leurs origines. Un arbre généalogique descendant, qui s’étale sur quatre pages, complète le récit.