Alchimiste
Animés du désir de transformer les métaux ordinaires en or, des hommes, moines ou humanistes, se reconnaissaient dans le chardon, symbole de l’initié pour les alchimistes qui « semblable au chardon recueillant la rosée, recueille la connaissance ». L’atelier de l’alchimiste ressemblait de près au laboratoire de l’apothicaire. Celui de Robert de Bachimont, à Compiègne était encombré de creusets, d’athanors (fourneaux à cuisson lente), d’alambics, de vaisseaux de terre et de verre, de cucurbites, de fourneaux à ciel ouvert et à feux clos, de mortiers, de cornues et de matras... Autant d’appareils distillatoires répondant à la double élaboration philosophale : la voie « sèche » et la voie « humide ». C’est dans ces conditions que les alchimistes mettent au point l’élixir de longue vie à partir de la « Pierre philosophale » (nom donné aux diverses opérations secrètes). Dans sa forme saline, elle constituerait le Remède universel, capable de guérir les maladies, de conserver la santé et de développer prodigieusement la croissance des végétaux. En solution mélangée à de l’alcool, elle devenait la véritable acqua vitae, l’eau-de-vie. Ce remède connu pour son pouvoir de rajeunissement était aussi vendu par les apothicaires pour soigner les maux les plus divers : douleurs, plaies infectées et morsures.