Faïencier
Comme la verrerie, les métiers de la faïence présentaient la particularité d’être une des seules activités marchandes à pouvoir être exercée par les nobles sans risque de déchéance. être « ouvrier faïencier » au 17e et 18e siècle était un véritable titre honorifique, qui donnait le droit de porter l’épée. Initiée par des artisans italiens, la faïence française s’est développée à partir du 17esiècle. A leurs débuts, les artisans et industries de la faïence étaient intimement liés à la poterie. La mention de « maître fayancier» fut attribuée pour la première fois à Pierre Ier Clérissy (1651-1728), fondateur de la première manufacture de Moustiers. Les familles de faïenciers comptaient en moyenne entre six et neuf enfants. La tradition voulait que le métier se transmette de père en fils. Quand le maître faïencier venait à mourir prématurément, sa veuve se chargeait de la direction de la fabrique. La vente des faïence se faisait en grande partie par le colportage, sur les foires ou les marchés de la région de production. Dès la création des premières manufactures de faïence, les femmes occupèrent une place de choix. Une enquête menée en 1757 auprès de treize établissements de Rouen révèle que, chez le fabricant Heuge « ce sont trois filles du maître qui ombrent toutes les marchandises des ouvriers avec une autre femme qui est fille d’un ouvrier ».