Faux-monnayeur
Cela peut surprendre, mais de faux deniers en argent, imitant les frappes de l’Empereur romain Auguste, furent émis à Lyon au début de notre ère. C’est que, pendant longtemps, l’irrégularité de la frappe au marteau exposa la monnaie officielle à la contrefaçon frauduleuse. Car un bon artisan pouvait alors s’improviser faussaire sans trop de difficultés. Qui plus est, les légendes incorrectes, aujourd’hui facilement détectables par tout bon spécialiste, ne l’étaient pas par la population d’autrefois, en majorité analphabète. Avec le perfectionnement des techniques de frappe, le travail des faussaires se fera de plus en plus ardu, même si aujourd’hui encore, les contrefaçons restent nombreuses. La contrefaçon la plus courante touchait le contenu métallique, à une époque où la pièce valait son poids en métal précieux. L’or et l’argent n’étaient bien souvent qu’un enrobage pour une âme de cuivre, delà cette manie qu’avaient nos ancêtres à toujours vouloir mordre au travers d’une pièce pour vérifier s’il s’agissait bien de bon argent.
Etrangement, les proverbes associent l’expression « battre monnaie » aux pires des vices du monnayeur, c’est-à-dire faire de la fausse monnaie et battre sa femme. On parle par ailleurs d’« adultérer » pour qualifier la falsification d’une pièce en créant une différence entre sa valeur intrinsèque (celle du métal) et sa valeur libératoire (pouvoir d’achat).