Fondeur de cloches
Le fondeur de cloches était couramment appelés «saintier», « fondeur de métal » ou même « fondeur de métail », terme qui désignait autrefois le bronze. Jusqu’au XIXe sicle, il pouvait exercer son art dans toutes les régions de France, vers les Alpes, s’étendant en Suisse, en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg et dans la vallée du Rhin. Il était artisan itinérant, s’en allant d’abbaye en cathédrale, à la recherche de cloches brisées à refondre et de nouveaux clochers à pourvoir. La technique de la fonte des cloches, les secrets du métier, pour la composition de l’alliage, la confection des moules et la conduite du coulage se transmettaient le plus souvent de père en fils, l’apprentissage se faisant auprès d’un membre de la famille. C’est à deux ou trois que les fondeurs partaient pour une durée plus ou moins longue, au début du Carême généralement, le mercredi des Cendres, laissant leur propriété au soin de leurs femmes. Ils emportaient avec eux un compas, une réglette appelée « brochette », « bâton de Jacob » ou « échelle campanaire » et des matrices de bois gravées. Ces matrices permettaient d’élaborer le décor de la cloche et se transmettaient de main en main sur plusieurs générations. Cela explique la singularité des lettres gothiques ou de la Renaissance, encore utilisées pour une inscription tracée à une époque où ces caractères n’étaient plus en usage.