Guérisseur
Des herboristes aux guérisseurs, il n’y avait aussi qu’un pas. Ces hommes excellaient, disait-on, pour fabriquer des élixirs, des potions et des remèdes connus d’eux seuls. Pour guérir de la peste, ils préconisaient par exemple : « une demi-once d’eau de vi- nette, un dragme de thériaque à faire boire tiède au malade puis le couvrir pour le faire suer. S’il n’y a pas longtemps qu’il a la peste, il en guérira ». Dans un ouvrage intitulé Maléfices Remèdes, se traduit l’ambiguïté du pouvoir des plantes. Les remèdes combinent plantes et prières : « pour ôter les maléfices, prenez fleurs de genêts, d’hypérion, de marube... faites cuire le tout en eau jusqu’à réduction de moitié après quoi faites-le bénir par un prêtre ». Suit le texte en latin d’une bénédiction à prononcer. On préconise pour les brûlures au visage un onguent à base d’œufs frais mélangés aux huiles roses. Ce remède est surprenant car il est généralement déconseillé d’utiliser du gras pour une brûlure. L’huile n’étant pas stérile, il peut y avoir un risque de surinfection. Cependant, comme c’est le cas ici, le gras permet une meilleure cicatrisation de la peau après avoir préalablement traité le « feu » de la brûlure.