Moine copiste
Durant de longs siècles, dès la chute de l’Empire romain au 5e siècle, la copie des manuscrits fut l’affaire de centres ecclésiastiques. A une époque où les procédés de reproduction autres que manuelle n’existaient pas encore, l’objectif premier n’était pas véritablement de commercialiser ces copies. Le commerce était, comme toutes les activités d’argent, sévèrement condamné par les moralistes, particulièrement durant les hautes périodes. Il s’agissait plutôt d’assouvir les besoins intellectuels des communautés religieuses. Une activité nécessaire ! La règle bénédictine prescrivait ainsi que les moines devaient s’entourer de livres (des commentaires de la Bible pour nourrir leurs méditations et réflexions...). Parce que l’autarcie était souvent la règle en milieu monacal, et parce que ces mêmes moines représentaient la frange majoritaire des intellectuels durant une grande partie du Moyen Age, ils produisirent eux-mêmes leurs copies de manuscrits. Ainsi apparurent les scriptoria, ces ateliers intégrés au monastère, assurant le plus souvent la chaîne complète de réalisation des manuscrits, de la fabrication du parchemin à la reliure.