Usurier

L’usurier s’adressait aux nombreux pauvres bougres forcés d’accepter n’importe quelles conditions pour nourrir leurs familles. On empruntait donc aux usuriers. On trouve trace de prêts consentis à des taux jusqu’à 120 % ! Les plus démunis n’avaient aucun autre moyen de faire face à l’imprévu : fléaux naturels, aléas climatiques entrainant de mauvaises récoltes, fiscalité trop lourde, maladie, chômage, salaire qui tarde ou se dévalue. Que dire des artisans qui devaient payer leurs fournitures et des paysans qui attendaient les futures récoltes pour éponger les dettes des précédentes ? Que faire, sinon emprunter à n’importe quel taux ? Par conséquent, les usuriers, ces aventuriers de la finance précurseurs des banquiers, avaient leur place dans l’économie locale.

Les premiers usuriers furent surtout des Juifs, des Lombards et des Cahorsins. Chacune de ces communautés devait sa situation particulière à sa religion, à sa nationalité ou à son origine. Par extension, « lombards » ou « lumbarts » comptèrent parmi les nombreuses appellations des usuriers au même titre qu’« argenteurs », « cambistes » (de cambiare qui signifie changer en italien), « coarsins » ou « caoursins »...