Les droguistes-colporteurs partaient souvent deux mois durant (octobre et novembre) pour proposer les herbes, les simples, patiemment cueillies, dans les villages environnants et pour certains à la célèbre foire de Beaucaire, dans le Gard.
Empiriques, charlatans ou bonimenteurs n'étaient ainsi jamais bien loin des apothicaires. Certains d'entre eux avaient pignon sur rue, comme l’empirique Gros Thomas : malgré son travail à l’officine, celui-ci faisait audience plusieurs fois par semaine dans sa roulotte sur le Pont- Neuf.
L’épicier faisait partie des notables du village. Pour une fille d’apothicaire, épouser le fils d’un épicier était alors une promotion sociale. En homme ambitieux, il savait négocier les épices et entretenait des relations privilégiées avec le Nouveau Monde par l'entremise des consuls.
Etant donné le coût et les difficultés d’approvisionnement, le Roi ne voulut plus laisser les épices entre des mains inexpertes. Aussi, Charles VIII fit distinguer les épiciers simples chargés de débiter la marchandise des épiciers-apothicaires à qui revenait la préparation des médicaments.