Agnès
Ce nom de famille issu d’un nom de baptême nous fait remonter le temps. Tout d’abord, il nous ramène aux sources de la Bible et du Nouveau Testament avec sa signification symbolique. À la fin de l’Empire romain, la christianisation a remplacé les noms romains anciens par ce genre de nom de baptême. La fréquence de ce nom de baptême s’explique aussi bien par le prestige d’une sainte femme que par sa position hiérarchique. Comment ce nom de baptême est-il devenu héréditaire ? Entre le Ve et le Xe siècle chacun des habitants de notre pays ne portait que son nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, pour différencier les individus, le nom de baptême Agnès a fait l’objet de très nombreuses variantes, notamment en fonction des parlers locaux Agnies, Agnese, Agnesse, Annès… Porté sans doute à l’origine par une femme à la forte personnalités ou une veuve qui l’a transmis à ses enfants, ce nom de baptême devenu usuel a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des « terriers » (précurseurs du cadastre), puis au XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis cette fois par le père de génération en génération. Fréquence et localisation : le patronyme Agnès compte environ 500 foyers en France de nos jours. Il se montrait présent dans le département de la Manche, à Paris, en Meurthe-et-Moselle, dans l’Orne, en Martinique à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter le Calvados, la Seine-Maritime et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle.