Amardeil
Les imprécisions qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter quinze siècles en arrière. Souvenons-nous de la chute de l’Empire Romain, au milieu du Premier millénaire. À cette époque, les chefs de guerre germaniques portaient des surnoms particuliers. Par exemple, Haim-hard (composée des racines haim, « maison » et hard, « dur », « fort »). Ce surnom originel avait donc un sens symbolique qui s’est perdu au fil du temps quand il fut adopté par les familles gallo-romaines. La christianisation aidant, la forme latinisée Hamardus est devenu un nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, ce nom de baptême s’est transformé à son tour en patronyme héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération, sous la forme Hamard, puis dans la forme régionale Hamard, Amard et… Amardeil. Fréquence et location : le patronyme Amardeil compte 70 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent dans l’Ariège, l’Aude et les Bouches-du-Rhône à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Haute-Garonne, l’Isère et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Nota : nous trouvons des lieux-dits « Les Amardes », commune de Huisseau-sur-Husson dans le Loir-et-Cher ; le « Chat-Amard », commune de Certilleux dans les Vosges ; « Amard », commune de Corps dans l’Isère. Les lieux-dieux « Hamardais », « Hamardières », « Hamarderie » sont nombreux, notamment dans l’Ouest de la France, ils évoquent d’anciens domaines ayant appartenu à des dénommés Hamard.