Artus
Ce nom de famille est issu d’un nom de baptême. Son étymologie nous fait remonter le temps. Tout d’abord, elle nous ramène aux sources des textes sacrés. À la fin de l’Empire romain, la christianisation a remplacé les noms romains anciens par ce genre de nom de baptême, ce fut une lente progression, notamment dans les pays celtiques. La fréquence de ce nom de baptême s’explique aussi bien par le prestige du légendaire roi Arthur (du breton arzh, « ours guerrier ») que par sa position hiérarchique. Comment ce nom de baptême est-il devenu héréditaire ? Entre le Ve et le Xe siècle chacun des habitants de notre pays ne portait que son nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, pour différencier les individus, le nom de baptême Arthur a fait l’objet de très nombreuses variantes, notamment en fonction des parlers locaux notamment dans les pays d’Armorique, en petite Bretagne… Enfin, ce n’est qu’à partir du XVe siècle au hasard de la transcription sur un acte de baptême, de mariage ou de sépulture que ce nom de baptême est devenu héréditaire, se transformant en nom de famille, transmis par le père de génération en génération. Fréquence et localisation : le patronyme Artus compte 725 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent en Vendée, en Aveyron à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter les Pyrénées-Orientales, la Vienne et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Nous constatons qu’il y a de grandes chances pour que le patronyme Artus soit polyphylétique : du grec poly, « plusieurs » et de phylum, « race », « tribu ». Cette notion s’applique à un nom de famille qui s’est développé au travers des siècles à partir de plusieurs souches distinctes. C’est le cas de la majeure partie des patronymes qui comptent plus de 300/500 foyers en France de nos jours.