Baene
Ce nom de famille issu directement d’un nom de baptême nous fait remonter le temps. Tout d’abord, il nous ramène aux sources de la Bible et du Nouveau Testament avec sa signification symbolique. À la fin de l’Empire romain, la christianisation a remplacé les noms romains anciens par ce genre de nom de baptême. La fréquence globale du nom de baptême originel s’explique aussi bien par le prestige du saint homme Urbanus, « l’homme de la ville » (par opposition à celui de la campagne, pagus, qui a donné paysan et païen) que par sa position hiérarchique. Cf. la bénédiction papale « Urbi et Orbi », « dans la ville (Rome) et à l’extérieur (le reste du monde) ». Comment ce nom de baptême est-il devenu héréditaire ? Entre le Ve et le, Xe siècle chacun des habitants de notre pays ne portait que son nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, pour différencier les individus, le nom de baptême Urbanus a fait l’objet de très nombreuses variantes en fonction des parlers locaux et notamment dans les Flandres où il s’est transformé par aphérèse (perte de la première syllabe) en (Ur) Baens, puis en Baene… À partir du XVe siècle, c’est au hasard d’une transcription sur un acte de baptême, de mariage ou de sépulture que ce nom de baptême est devenu héréditaire, se transformant en patronyme. Nota : huit papes ont porté le nom « Urbain » entre le IIIe et le XVIIe siècle. Fréquence et localisation : le patronyme Baene compte 20 foyers en France de nos jours. Il se montre bien présent dans le Nord depuis la fin du XIXe siècle. De toute évidence, il doit être considéré comme « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille – issu d’un seul individu – à souche unique. Plus, un patronyme est rare, plus ses porteurs ont des chances d’être « cousins ».