Baudelot
Les incertitudes étymologiques et historiques qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter quinze siècles en arrière. Souvenons-nous de la chute de l’Empire Romain, au milieu du Premier millénaire. À cette époque, chaque chef de guerre germanique portait un surnom spécifique. En l’occurrence, Bald (d’après la racine bald, « audacieux »). Ce surnom originel avait donc un sens symbolique qui s’est perdu au fil du temps quand il fut adopté par les familles gallo-romaines. La christianisation aidant, Bald, latinisé en Baldus, est devenu un nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, ce nom de baptême s’est transformé à son tour en patronyme héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération, sous les formes Baud, puis Baudel et enfin sous la forme régionale Baudelot. Fréquence et localisation : le patronyme Baudelot compte 245 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent dans la Somme, à Paris, dans les Ardennes à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter l’Aisne, la Marne, le Nord, le Pas-de-Calais et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Patronymes proches de même origine : Baud (Haute-Savoie, Vendée), Baudeau (Vienne), Baudlot (Somme, Paris), Baudelet (Pas-de-Calais, Nord, Moselle), voire Baudelaire, Meuse, Marne, etc. De toute évidence le patronyme Baudelot doit être considéré comme « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille – issu d’un seul individu – à souche unique. Plus un patronyme est rare, plus tous ses porteurs ont des chances d’être « cousins ».