Bazard
Les imprécisions qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter quinze siècles en arrière. Souvenons-nous de la chute de l’Empire Romain, au milieu du Premier millénaire. À cette époque, les chefs de guerre germaniques portaient des noms particuliers. Par exemple, Bazo (de badhuo, « combat »). Ce surnom originel avait donc un sens symbolique qui s’est perdu au fil du temps quand il fut adopté par les familles gallo-romaines. La christianisation aidant, latinisé en Basus, il est devenu un nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, ce nom de baptême s’est transformé à son tour en patronyme héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération, sous la forme Bazot, puis dans la forme Bazard.
Ce patronyme est porté par 190 foyers en France, notamment dans l’Est de la France : en Meurthe-et-Moselle, dans la Haute-Marne, la Meuse, la Haute-Saône à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter l’Oise et la Guadeloupe à la fin du XXe siècle. Formes proches : Bazart, 105 foyers en France, lui aussi très présent en Lorraine et les très rares Basard, Basart, moins de 10 foyers en France. Nota : sans lien apparent avec les patronymes, le nom commun bazar est emprunté au persan bàzàr, « marché public » qui désignait autrefois un marché oriental. Depuis le XVe siècle, il s’est transformé jusqu’à dénommer une boutique ou un magasin dans lequel on vendait toutes sortes d’articles, avant de désigner familièrement un amoncellement de meubles et d’objets.