Béraud
Les incertitudes étymologiques et historiques qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter quinze siècles en arrière. Souvenons-nous de la chute de l’Empire Romain, au milieu du Premier millénaire. À cette époque, chaque chef de guerre germanique portait un surnom spécifique, dans le cas qui nous intéresse, Ber-ald (composé des racines ber, « ours » et ald, « ancien »). Ce surnom originel avait donc un sens symbolique perdu au fil du temps quand il fut adopté par les familles gallo-romaines. La christianisation aidant, Berald est devenu un nom de baptême, probablement sous la forme latinisée Beraldus. À partir du XVe siècle, devenu usuel il a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis au
XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire sous la forme Béraud. Fréquence et localisation : le patronyme Béraud (1 200 foyers) et Beraud (840 foyers) se montrait déjà bien présent dans la Loire, le Puy-de-Dôme, le Rhône à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter l’Isère, la Haute-Loire et l’ensemble de la région Ile-deFrance à la fin du XXe siècle. De toute évidence le patronyme Béraud doit être considéré comme polyphylétique : du grec poly, « plusieurs » et de phylum, « race », « tribu ». Cette notion s’applique à un nom de famille qui s’est développé au travers des siècles à partir de plusieurs souches distinctes. C’est le cas de la majeure partie des patronymes qui comptent plus de 300/500 foyers en France de nos jours. Différentes formes plus rares : Béraut, Béral, Bérau, Braud, Braut, Braudel, Braux, Braudely, etc.