Binaud
Ce nom de famille issu directement d’un nom de baptême nous fait remonter le temps. Tout d’abord, il nous ramène aux sources de la Bible et du Nouveau Testament avec sa signification symbolique. À la fin de l’Empire romain, la christianisation a remplacé les noms romains anciens par ce genre de nom de baptême. La fréquence du nom de baptême originel s’explique aussi bien par le prestige du saint homme Robert (du germanique hrod, « gloire » et de berht, « célèbre ») que par sa position hiérarchique. Comment ce nom de baptême est-il devenu héréditaire ? Entre le Ve et le Xe siècle chacun des habitants de notre pays ne portait que son nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, pour différencier les individus, le nom de baptême Robertus a fait l’objet de très nombreuses variantes, notamment en fonction des parlers locaux… donnant naissance à Robin, Robinet, ce dernier nom qui par aphérèse, perte de la première syllabe a donné (Ro)Binet… puis la
forme régionale Binaud, etc. À partir du XVe siècle, c’est au hasard d’une transcription sur un acte de baptême, de mariage ou de sépulture que cette forme bien éloignée du nom de baptême Robert est devenu héréditaire, se transformant en patronyme, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération. Fréquence et localisation : le patronyme Binaud compte 75 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent en Charente, dans les Deux-Sèvres, en Gironde à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter le Maine-etLoire, la Loire-Atlantique et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence, le patronyme Binaud doit être considéré comme « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille – issu d’un seul individu – à souche unique. Plus un patronyme est rare, plus ses porteurs ont des chances d’être « cousins ».