Bodenan
Ce patronyme fait partie des noms dont l’origine fleure bon la Bretagne ancienne : un hameau, une ferme de première importance, un château fort, un lieu-dit caractérisé par un bois dense ou un bouquet d’arbres, une clairière oubliée, un marais mystérieux ou bien encore la berge d’un cours d’eau paisible. Remontons le temps : afin de différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a pris l’habitude de désigner le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan par le nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom de « Bodenan », « l’homme qui était originaire d’un lieu-dit autrefois caractérisé par la présence d’une végétation foisonnante, du breton bod, « buisson ». Au XVe siècle, le surnom « Bodenan » a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des
« terriers » (précurseurs du cadastre), puis à partir du XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire. Fréquence et localisation : le patronyme Bodenan compte 180 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent dans le Finistère, et dans une bien moindre mesure la Loire-Atlantique à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Marne, l’Eure-et-Loir et l’Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence, le patronyme Bodenan doit être considéré comme « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille – issu d’un seul individu – à souche unique. À rapprocher de Bodennec, 148 naissances en France entre 1966 et 1991, très présent dans le Finistère. Formes proches de même origine : Bodeman, Bodemann, Bodenand, Bodenant, Bodevan, Bouenan, etc.