Boruta
Dans le cas d’une origine polonaise, commençons par souligner les incertitudes étymologiques et historiques qui règnent sur les patronymes issus de vieux noms slaves. Elles laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter sept ou huit siècles en arrière. À cette époque, chaque chef de guerre portait un surnom spécifique. Dans ce cas, Bor qui pourrait se traduire par « combat », « défi » et se retrouve dans le prénom russe Boris. Ce surnom originel avait donc un sens symbolique qui s’est perdu au fil du temps. Au XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte religieux que ce nom a pu devenir héréditaire c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération. Entre 1870 et les années 1930, plusieurs vagues d’immigration slave à caractère économique ou politique sont arrivées en France. Les
Polonais sont venus en grand nombre travailler dans les mines et l’agriculture pour les premiers et le secteur textile pour les seconds. Cette immigration s’est située surtout dans le Nord et en Lorraine, autour des bassins miniers et en Ile-de-France. Fréquence et localisation : le patronyme Boruta compte 25 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà présent dans l’Oise et le Pas-de-Calais à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter le Nord, la Charente et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence le patronyme Boruta pourrait être considéré comme « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille – issu d’un seul individu – à souche unique. Plus un patronyme est rare, plus tous ses porteurs ont des chances d’être « cousins ».