Bottineau
L’origine de ce nom de famille pourrait remonter au début du XIVe siècle : en 1313, on relève plus de trois cent cinquante professions différentes dans le précieux « Livre des Mestiers » dressé sur ordre d’Étienne Boileau, prévôt du Roy. Il nous fait connaître de nombreux détails sur le travail de la foule d’artisans et de commerçants qui peuplait campagnes, bourgs et cités. Comment le nom de famille Bottineau est-il né ? Entre le Ve et le XIIIe siècle chacun des habitants de notre pays portait un nom unique, son nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, pour différencier les homonymes devenus trop nombreux, on a pu surnommer « Bottine », « Bottineau », un fabricant ou un marchand de bottes, du vieux germanique butta, « chaussures fourrées ». À partir du XVe siècle, ce surnom devenu usuel a pu être consigné sur les anciennes chartes, puis au XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom
de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération. Autre piste : un dérivé de la vieille forme germanique Bod-win (composée des racines bod, « hêtre » et win, « ami »), d’abord surnom d’un chef de guerre des Goths devenu nom de famille : Boutin, puis Bottin et Bottineau. Fréquence et localisation : le patronyme Bottineau compte 60 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà présent dans l’Essonne, l’Indre-et-Loire, la Sarthe à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Loire-Atlantique, le Finistère et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence, le patronyme Bottineau doit être considéré comme « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille – issu d’un seul individu – à souche unique. Plus un patronyme est rare, plus ses porteurs ont des chances d’être « cousins ».