Bouchard
Les incertitudes étymologiques et historiques qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter quinze siècles en arrière. Souvenons-nous de la chute de l’Empire Romain, au milieu du Premier millénaire. À cette époque, chaque chef de guerre germanique portait un surnom spécifique. Dans le cas qui nous intéresse Bucc-hard (composé des racines buche, « hêtre » et hard, « dur », « fort »). Ce surnom originel avait donc un sens symbolique qui s’est perdu au fil du temps quand il fut adopté par les familles gallo-romaines. La christianisation aidant, latinisé en Bouchardus, il est devenu un nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, ce nom de baptême s’est transformé à son tour en patronyme héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père
de génération en génération, sous la forme Bouchard. Nota : les lieuxdits Bouchard se dénombrent par dizaines notamment dans la partie centrale de la France. Fréquence et localisation : le patronyme Bouchard compte 2 820 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent dans le Rhône, la Saône-et-Loire et la Côte-d’Or à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence le patronyme Bouchard doit être considéré comme polyphylétique : du grec poly, « plusieurs » et de phylum, « race », « tribu ». Cette notion s’applique à un nom de famille qui s’est développé au travers des siècles à partir de plusieurs souches distinctes. C’est le cas de la majeure partie des patronymes qui comptent plus de 300/500 foyers en France de nos jours. Formes proches de même origine: Bouchardy, Savoie ; Bouchardon, Puy-de-Dôme ; Bouchardet, Saône-et-Loire, etc.