Boutteçon
Les imprécisions qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter quinze siècles en arrière. Souvenons-nous de la chute de l’Empire Romain, au milieu du Premier millénaire. À cette époque, les chefs de guerre germaniques portaient des noms caractéristiques. Par exemple, Bod-hari (composée des racines bod, « messager » et hari, « armée »). Ce surnom originel avait donc un sens symbolique qui s’est perdu au fil du temps quand il fut adopté par les familles gallo-romaines. La christianisation aidant, Bodhari est devenu un nom de baptême. A partir du XIIIe siècle, ce nom de baptême s’est transformé à son tour en patronyme héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de
génération en génération, sous la forme Bouttier, puis dans la forme régionale Boutteron et enfin Boutteçon. Fréquence et location : le patronyme Boutteçon compte de nos jours moins de 10 foyers en France. Il se montrait présent dans le Doubs à la fin du XIXe siècle, département auquel il faut ajouter le Haut-Rhin et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Nous constatons qu’il y a toutes les chances pour que le patronyme Boutteçon soit « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille - issu d’un seul individu - à souche unique. Plus un patronyme est rare, plus tous ses porteurs ont des chances d’être « cousins »