Bricongne
Ce patronyme fait partie de ces noms dont l’origine fleure bon la Doulce France : un hameau, une ferme de première importance, un château fort, un lieu-dit caractérisé par un bois dense ou un bouquet d’arbres, une clairière oubliée, un marais mystérieux ou bien encore la rive d’un paisible cours d’eau. Remontons le temps : pour différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a souvent surnommé le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan du nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom de « Briga », « Bricongne », d’après la racine préromane briga, « sommet », « colline », « hauteur », « l’homme qui était originaire d’un lieu-dit caractérisé par une élévation de terre ». À partir du XIVe siècle, ce surnom
a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis au XVe et au XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération. Fréquence et localisation : le patronyme Bricongne comptait 24 naissances en France entre 1966 et 1990. Il se montrait présent dans l’Oise, en Seine-et-Marne à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter le Gard et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence le patronyme Bricongne doit être considéré comme « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille – issu d’un seul individu – à souche unique. Plus un patronyme est rare, plus tous ses porteurs ont des chances d’être « cousins »