Bringaud
Les incertitudes étymologiques et historiques qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter quinze siècles en arrière. Souvenons-nous de la chute de l’Empire Romain, au milieu du Premier millénaire. À cette époque, chaque chef de guerre germanique portait un surnom spécifique, dans le cas qui nous intéresse, Berin-gari (composé des racines berin, bern, « ours » et gari, « prêt d’argent »). Ce surnom originel avait donc un sens symbolique perdu au fil du temps quand il fut adopté par les familles gallo-romaines. La christianisation aidant, Beringari est devenu un nom de baptême, probablement latinisée en Beringarius. À partir du XVe siècle, passé dans les usages, il a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis au XVIe siècle, c’est au hasard
d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération, sous la forme Berenguier, puis sous la forme régionale Bringaud. Fréquence et localisation : le patronyme Bringaud compte 20 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent en Corrèze et en Charente à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Charente-Maritime, l’Hérault, le Gard et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Variante Bringault, 20 foyers en France, notamment dans les Côtes-d’Armor et dans le Cher ; Bringas, 25 foyers en France, Pyrénées-Atlantiques, Loire, etc. Par contre une forme de Brigand, 30 foyers en France (Indre, Côte-d’Or, Paris), ancien surnom d’un homme peu recommandable, semblerait exclue, tout comme le serait une forme de Bringé (15 foyers en France, Pyrénées-Orientales), surnom d’un homme à la peau tacheté ou à la barbe rouge et noir mêlés…