Champavier
Ce patronyme fait partie des noms dont l’origine fleure bon la Doulce France : un hameau, une ferme de première importance, un château fort, un lieu-dit caractérisé par un bois dense ou un bouquet d’arbres, une clairière oubliée, un marais mystérieux ou bien encore la berge d’un cours d’eau paisible. Remontons le temps : afin de différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, l’habitude fut prise de désigner le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan par le nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom de « Champavier », « celui qui était originaire du lieu où flottait le pavois d’un seigneur »… comme dans cet extrait d’un texte ancien « Si vit ung Chevalier normand que moult bien reconnut à ses paviers » (Chroniques de Jean Froissart, XIVe siècle).
Autre piste : une forme de « Champ paveis », « lieu qui se caractérisait par la présence de pavés, d’un revêtement en pierres taillées »… À signaler une dizaine de lieux-dits « Pavier » en France, plutôt dans le Centre, l’Ouest et en Rhône-Alpes. Au XVe siècle, ce surnom a pu être consigné sur les anciennes chartes, puis à partir du XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire. Fréquence et localisation : le patronyme Champavier compte 80 foyers en France de nos jours. Il se montrait présent en Isère, dans le Rhône, la Drôme à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter l’Ain, la Loire à la fin du XXe siècle. De toute évidence, le patronyme Champavier doit être considéré comme « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille – issu d’un seul individu – à souche unique.