Champenois
Ce patronyme fait partie de ces noms dont l’origine fleure bon la Doulce France : un hameau, une ferme de première importance, un château fort, un lieu caractérisé par un bois dense ou un bouquet d’arbres, une clairière oubliée, un marais mystérieux ou bien encore la rive d’un paisible cours d’eau. Remontons le temps : pour différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a souvent surnommé le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan du nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom de « Champenois », « celui qui est originaire de l’ancienne province de Champagne ou d’un lieu-dit “Champagne” », dont le nom est issu du latin campus qui a l’origine désignait un camp militaire dressé dans la « campagne » en un lieu découvert
en dehors des villes. À partir du XIVe siècle, ce surnom a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis au XVe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, transmis par le père. Fréquence et localisation : le patronyme Champenois compte 2 959 personnes nées en France depuis 1890. Il se montrait déjà bien présent dans la Marne, les Ardennes, l’Aisne, la Côte-d’Or, le Loiret à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter l’Aube, la Loire-Atlantique et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence le patronyme Champenois doit être considéré comme polyphylétique : du grec poly, « plusieurs » et de phylum, « race », « tribu ». Cette notion s’applique à un nom de famille qui s’est développé au travers des siècles à partir de plusieurs souches distinctes