Chatenet
Ce patronyme fait partie de ces noms dont l’origine fleure bon la Doulce France : un hameau, une ferme de première importance, un château fort, un lieu-dit caractérisé par un bois dense ou un bouquet d’arbres, une clairière bien cachée, un marais mystérieux ou bien encore le bord d’une rivière paisible. Pour différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a surnommé le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan du nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom de « Chastenay », « celui qui était originaire d’un lieu-dit caractérisé par des châtaigniers », de l’ancien français chastaignier, « châtaignier ». C’est à partir du XVe siècle, au hasard d’une transcription sur un acte de baptême, de mariage ou de sépulture que ce surnom d’origine s’est transformé en nom de famille héréditaire. Fréquence et localisation : le patronyme Chatenet compte 645 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent en Haute-Vienne, en Dordogne, en Corrèze, en Charente à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Charente-Maritime, le Rhône et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Il y a de grandes chances pour que le patronyme Chatenet soit faiblement polyphylétique (du grec poly, « plusieurs » et de phylum, « race », « tribu »), soit un nom de famille développé à partir de deux ou trois souches distinctes. Formes proches, fréquentes dans la vallée du Rhône, le Massif central et le Sud-Ouest : Chastenet, 180 foyers en France, Dordogne ; Chastanet, 485 foyers en France, Dordogne ; Chastanier, 90 foyers en France, Ardèche ; Chastagnier, 185 foyers en France, Haute-Loire ; Chastagner, 290 foyers en France, Corrèze, etc.