Chaze
Ce patronyme fait partie de ces noms dont l’origine fleure bon la Doulce France : un hameau, une ferme de première importance, une maison fortifiée… Remontons le temps : pour différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a souvent surnommé le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan du nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom de « Chaze », « l’homme qui était originaire d’un lieu-dit caractérisé par une maison de première importance », du latin casalem, formé sur casa, « maison » qui désignait au moins jusqu’au XIIe siècle une « grande et riche maison ». Autres sens possibles : «enclos», et surtout « ferme » qui semble à l’origine de la plupart des noms de lieux portant ce nom, l’évolution s’explique dans toutes les régions de l’Occitanie ancienne où ca-
devient cha-, case se transforme en chaze… À partir du XIVe siècle, ce surnom a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis au XVe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire. Fréquence et localisation : le patronyme Chaze comptait 1 250 personnes nées en France depuis 1890. Il se montrait déjà bien présent en Ardèche, en Lozère, dans le Gard, en Loire-Atlantique à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Drôme, le Rhône, en Loire-Atlantique, en Mayenne et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence le patronyme Chaze doit être considéré comme polyphylétique : du grec poly, « plusieurs » et de phylum, « race », « tribu ». Cette notion s’applique à un nom de famille qui s’est développé au travers des siècles à partir de plusieurs souches distinctes.