Chéreau
Ce patronyme fait partie de ces noms dont l’origine fleure bon la Doulce France : un hameau, une ferme de première importance, un château fort, un lieu-dit caractérisé par un bois dense ou un bouquet d’arbres, une clairière bien cachée, un marais mystérieux ou bien encore le bord d’une rivière paisible. Pour différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a surnommé le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan du nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom de « Cherreau », « Chéreau », pour désigner « l’homme qui habitait la maison située sur un chemin accessible aux chars », char ou cher en ancien français étant synonymes. C’est à partir du XVe siècle, au hasard d’une transcription sur un acte de baptême, de mariage ou de sépulture que ce surnom d’origine s’est
transformé en nom de famille héréditaire, transmis par le père de génération en génération. Fréquence et localisation : le patronyme Chereau compte 590 foyers en France alors que Chéreau compte 380 foyers en France de nos jours. Sous ces deux formes, ce patronyme se montrait déjà bien présent dans la Sarthe, le Loir-et-Cher, la Loire-Atlantique à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter l’Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher, la Seine-Maritime et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Nous constatons qu’il y a de grandes chances pour que le patronyme Chéreau soit faiblement polyphylétique : du grec poly, « plusieurs » et de phylum, « race », « tribu ». Cette notion s’applique à nom de famille qui s’est développé au travers des siècles à partir de plusieurs souches distinctes, dans le cas qui nous intéresse seulement deux ou trois. C’est le cas de la majeure partie des patronymes qui comptent plus de 300/500 foyers en France de nos jours.