Colletin
L’existence de cette forme d’un ancien nom de baptême s’explique par la popularité de saint Nicolas très particulière. Comment ce nom de baptême est-il devenu héréditaire ? Entre le Ve et le Xe siècle chacun des habitants de notre pays ne portait que son nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, pour différencier les individus, le nom de baptême Nicolas a fait l’objet de très nombreuses variantes, notamment en fonction des parlers locaux… Mais ce n’est qu’à partir du XVe siècle, au hasard de sa transcription sur un acte de baptême, de mariage ou de sépulture que ce nom de baptême est devenu héréditaire, se transformant en nom de famille. De (Ni)colas, nous sommes passés à Nicollet puis par aphérèse, c’est-à-dire la chute de la première syllabe, à (Ni) Collet, qui s’est ensuite décliné en… Colletin. Saint Nicolas, évêque de Myre (IVe siècle). Son culte s’est répandu dans tout l’Occident et notamment dans le Nord de la France, en Belgique, aux Pays-Bas et en Suisse où il est le patron des écoliers. On le fête le 6 décembre, jour où il fait la tournée des foyers avec des friandises pour les enfants les plus sages et le martinet pour les moins gentils, une tradition largement reprise par le « Père Noël ». Fréquence et localisation : le patronyme Colletin compte de nos jours 40 foyers en France. Il se montrait déjà bien présent dans le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône à la fin du XIXe siècle, auxquels il faut ajouter la Guadeloupe à la fin du XXe siècle. Pour mémoire : Nicolas, 12725 foyers en France (Bretagne, Champagne, Sud-Est). L’Europe des « Nicolas » et des Colletin : Nicolaus, Nicklaus, Klaus, Klaas (Allemagne) ; Colleye, Colson, Colinus, Nicolus, Nicolaus, Niklaas, Claus (Belgique et Pays-Bas) ; Collin, Collet (Suisse romande) ; Nicolson, Colin, Colins, Collins (Angleterre) ; Niccolo, Nicola (Italie) ; Nico (Portugal) ; Nikolaos (Grèce) ; Miclos, Kolosk (Hongrie) ; Nikolaï (Russie), Nikossian (Arménie), etc.