Coudert
L’ancien surnom de l’homme « qui était originaire d’un lieu-dit caractérisé par un pâturage commun », un « couderc » (de l’occitan codèrc, « champ libre autour d’une ferme ») mérite toute notre attention. Au-delà de leur fréquence actuelle, ces patronymes sont bien représentatifs du Massif central, même si leur répartition, déborde largement. Un témoignage nous éclaire sur ces terrains communs et leur importance dans la société d’autrefois. Dans les années 1780, le curé de Royère près de Saint-Flour notait en marge d’un registre : « Dans les paroisses sans terrains communs, les animaux sont moins nourrys, ils travaillent moins bien et les récoltes s’en ressentent. D’aultre part, depuy fort long temps ces sortes de friches soutenoient les indigens, excitoient l’émulation, contribuoient à des mariages et suspendoient la désertion des pays, gardant des sujets a notre bon Roy. Pour ne citer que cestuy là, le couderc de notre paroisse n’est qu’une mauvaise place où le troupeau communal s’ébat, souvent accompagné des porcs et de la volaille des voisins. Il ne s’agit pas là de bonnes terres, mais bien d’un sol pierreux et fort aride. Pourtant la dent des bêtes, même de celles qui appartiennent aux plus pauvrets, aux sans terres, y prend toujours la repousse et cette commodité est belle et bien un don du Seigneur ». Les « couderc » ou « coudert » étaient donc des espaces libres, de dimension moyenne qui ont donné leur nom à des dizaines de lieux-dits sur l’ensemble du Massif central... et à un grand nombre de nos contemporains. Au XIXe siècle, cette tradition tombant souvent en désuétude, la plupart de ces espaces ont accueilli des marchés et des foires, prenant le nom de « champs de foire ».
Pour mémoire : Couderc : avec 2 770 foyers, soit environ 7 500 personnes, ce patronyme occupe le 488e rang des noms les plus fréquents en France. Sa répartition géographique le situe dans l’Aveyron, le Lot, le Cantal et Paris.
Coudert : avec 2 200 foyers, soit environ 6 000 personnes, ce patronyme occupe le 671e rang des noms les plus fréquents en France. Sa répartition géographique le montre très présent en Corrèze, dans le Puy-de-Dôme et en Haute-Vienne et Paris.