Ferrand
À rapprocher de ferrand, « couleur de fer », c’est-à-dire « gris clair » ancien surnom donné à un homme aux cheveux de la couleur du fer brut, par évocation de la robe gris clair de certains chevaux, notamment de ceux engagés dans les batailles, comme dans les chansons de geste, ces longs poèmes épiques du Moyen Âge qui relataient les exploits guerriers de chevaliers.
Fréquence et localisation : le patronyme Ferrand compte 5 635 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent à Paris, en Isère, en Seine-Maritime, dans le Rhône, l’Indre-et-Loire à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Gironde, l’Aveyron, la Sarthe et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Signalons 219 naissances sous ce nom en Ille-et-Vilaine (dont 14 à Saint-Malo) entre 1891 et 1990.
Différentes formes patronymiques :
- Ferrant, 600 foyers en France, Nord, Finistère, Seine-Maritime, Loire-Atlantique ; un surnom de maréchal-ferrant ne semble pas exclu…
- Ferrandis, 250 foyers en France, Hérault, Rhône, Tarn ;
- Ferrandiz, 140 foyers en France, Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Paris ;
- Ferrandes, 110 foyers en France, Bouches-du-Rhône, Alpes-Maritime ;
- Ferrandini, 110 foyers en France, Corse, Bouches-du-Rhône.
Formes plus rares : Ferrandier, 40 foyers en France, Paris, Nièvre, Gironde (« artisan du fer ») ; Ferrandin, 35 foyers en France, Charente-Maritime, Eure-et-Loir ; Ferrandière, 35 foyers en France, Indre et Ferrandery, 20 foyers en France, Cantal (« anciens domaines de dénommés Ferrand ») ; formes venues d’Italie : Ferrandi, 305 foyers en France, Paris, Isère, Seine-Maritime, Rhône ; Ferrandino, 25 foyers en France, Bouches-du-Rhône, Nord.
D’après des noms de localités ou de lieux-dits d’origine : Montferrand, 30 foyers en France, Gironde, Loire-Atlantique, Paris.
Focus sur… Clermont-Ferrand
Située sur une légère éminence et dominée au centre par son église, Montferrand est bâtie à angles droits d’après des plans de la fin du XIIe siècle. Son nom s’écrivait déjà Montem Ferrandum au XIe siècle, un « Mont de Ferrand » qui évoquait un de ses premiers seigneurs, son goût du combat au moyen d’une épée de fer ou ses cheveux grisonnants (couleur de fer)... Les deux cités de Montferrand et de Clermont, celle du comte pour la première et celle de l’évêque pour la seconde, sont restées longtemps rivales... avant d’être réunies de force par le pouvoir royal en 1731. Si l’antagonisme entre les cités ne date pas d’hier, il fut régulièrement entretenu par des querelles qui illustrent bien les rivalités d’autrefois. En voici un plaisant exemple : à la chute du Premier Empire, le passage en Auvergne de la duchesse d’Angoulême, fille aînée de Louis XVI et de Marie-Antoinette, suscita une grande émotion. À l’entrée de Montferrand, sans doute pour honorer sa présence, quatre-vingt jeunes conscrits vêtus de plastrons blancs, dételèrent sa voiture et la tractèrent jusqu’à Clermont. En voyant ce singulier équipage quelqu’un se serait alors écrié : « Voilà des mulets blancs ». L’expression fit florès tout au long du XIXe siècle... de vieux Montferrandais revendiquent toujours ce surnom de « Mulets blancs », non sans une pointe de fierté.