Hubert
Remontons le temps, au milieu du premier millénaire, chaque chef de guerre germanique portait un surnom spécifique, dans le cas qui nous intéresse, Hug-berht (composé des racines hug, « intelligence » et de berht, « brillant »). Ce surnom originel avait donc un sens symbolique perdu au fil du temps quand il fut adopté par les familles gallo-romaines. La christianisation aidant, Hugberht est devenu un nom de baptême. À partir du XVe siècle, passé dans les usages, il a pu être consigné sous la forme Hubertus sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis au XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération sous la forme Hubert. Sa fréquence actuelle s’explique cependant en grande partie par la popularité de saint Hubert, « l’apôtre des Ardennes » (début du VIIIe siècle), évêque de Maastricht dans les actuels Pays-Bas. La tradition rapporte qu’il était encore un jeune seigneur quand il s’est converti à la foi chrétienne après avoir croisé un cerf portant une croix dans sa ramure. Saint Hubert, patron des chasseurs, est fêté chaque 3 novembre.
Fréquence et localisation : le patronyme Hubert compte 9 050 foyers en France de nos jours. Il se montrait présent à Paris, dans le Nord, en Ille-et-Vilaine, Sarthe, Ardennes à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Loire-Atlantique, la Marne, le Calvados et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle.
Différentes formes patronymiques : Huber, 1 635 foyers en France, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Moselle, Marne ; Huberdeau, 115 foyers en France, Maine-et-Loire ; Huby, 365 foyers en France, Morbihan, Côtes-d’Armor ; Luber, 30 foyers en France, Alsace, Martinique ; Lubert, 290 foyers en France, Morbihan, Loire-Atlantique ; Lhubert, 10 foyers en France, Corrèze, Gironde, etc. Attention : dans l’Est, les formes Huber et Houbre, 135 foyers en France (Vosges, Moselle), seraient à rapprocher d’anciens surnoms de paysans qui possédaient une charrue (hubarius en latin médiéval).