Le Corguille
Ce patronyme fait partie de ces noms dont l’origine fleure bon la Doulce France : un hameau, une ferme de première importance, un château fort, un lieu-dit caractérisé par un bois dense ou un bouquet d’arbres, une clairière bien cachée, un marais mystérieux ou bien encore le bord d’une rivière paisible. Remontons le temps : pour différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a surnommé le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan du nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom de « Corguille », pour désigner l’homme qui était originaire d’un hameau – aujourd’hui disparu – portant ce nom, à rapprocher des différents hameaux et lieux-dits « Kerguillé », « Kerguillec », « Kerguillet », « Kerguillette », «Kerguillem » (de ker, « domaine » et de « Guill », forme du vieux nom germanique Wilhelm, francisé en Guillaume), présents notamment dans les Côtes-d’Armor, mais aussi dans une moindre mesure dans le Finistère et le Morbihan. À partir du XIVe siècle, ce surnom a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis au XVe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération. Fréquence et localisation : le patronyme Le Corguille compte 135 foyers en France de nos jours. Il se montrait bien présent dans les Côtes-d’Armor à la fin du XIXe
siècle, département auquel il faut ajouter le Morbihan, la Charente-Maritime et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Formes proches : Le Corguillet, Corguille, très rares, moins de 10 foyers en France, Côtes-d’Armor.