Lemée
Ce patronyme fait partie de ces noms dont l’origine fleure bon la Doulce France : un hameau, une ferme de première importance, un château fort, un lieu-dit caractérisé par une maison cachée dans une clairière oubliée, au fond d’un marais mystérieux ou bien encore la berge d’une rivière paisible. Remontons le temps : afin de différencier les hommes qui n’avaient jusqu’au XIIIe siècle qu’un nom de baptême, on a pris l’habitude de désigner le noble comme le roturier, le chevalier comme le simple paysan par le nom de sa terre d’origine. C’est ainsi que le Moyen Âge a vu se développer le surnom « le Mée », donné à celui qui habitait une maison rurale isolée, la mée(son), du latin mansus qui avait ce sens. Au XVe siècle, ce surnom a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis à partir du XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération. Fréquence et localisation : le patronyme Lemée compte 1 275 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà très présent dans les Côtes-d’Armor et en Ille-et-Vilaine à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Sarthe, la Manche et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Nota : nous dénombrons 370 foyers Le Mée, notamment pour une grande majorité dans les Côtes-d’Armor et 120 foyers Lème, Lémé, essentiellement en Loire-Atlantique. De toute évidence le patronyme Lemée doit être considéré comme polyphylétique : du grec poly, « plusieurs » et de phylum, « race », « tribu ». Cette notion s’applique à un nom de famille qui s’est développé au travers des siècles à partir de plusieurs souches distinctes.