Lemoine
Un surnom évoquant l’état monastique explique l’origine de ce nom de famille. De l’ancien français moine, moine, comme dans : « Et puis se rendit moine dedans une abeïe… »: Il est difficile pour un homme du XXIe siècle d’imaginer l’importance au Moyen Âge des moines et de leurs monastères qui peuplaient par centaines les campagnes de France et d’Europe. Les monastères, véritables centres culturels furent longtemps les seuls à posséder des bibliothèques et à conserver la mémoire historique et scientifique de l’Antiquité. Souvent, ces monastères étaient riches et bien pourvus en terres et en bois, car ils devaient subvenir aux besoins de leurs pensionnaires (le dénuement des individus n’impliquait pas celui de la communauté…) Cependant, le surnom à l’origine « le moine » évoquait plus facilement les défauts que l’on prêtait volontiers aux moines que leurs qualités. Peut-être faisait-il allusion à la bedaine de certains frères aux formes « rebondies »… ou à une certaine « duplicité », comme le dit le proverbe : « Il se falloit garder du devant d’une femme, du derriere d’une mule, et d’un moyne de tous costez… » (XVe siècle). Fréquence et localisation : Lemoine, avec 9 150 foyers en France soit environ 25 000 personnes, ce patronyme occupe le 91e rang des noms les plus fréquents en France. Sa répartition géographique le situe essentiellement présent dans le Nord et le Nord-Ouest. Le surnom donné à la personne qui était au service du monastère ou qui travaillait sur les terres de la communauté religieuse, peut également expliquer son origine. L’Europe des « Lemoine » : Mönch (Allemagne); Moinil, Munck, Muynck, Demunck (Belgique et Pays-Bas) ; Monk (Angleterre) ; Monche, Monje (Espagne) ; Monaco, Monacello (Italie) etc. L’histoire a gardé mémoire de Pierre Le Moine, marin et explorateur français (1661-1706) : premier gouverneur de Louisiane en 1699.