Letuppe
Ce patronyme évoque un métier particulièrement fréquent au Moyen âge, celui de potier. Il est devenu héréditaire à partir de la fin du XIIIe siècle. De l’ancien français tupin, « sorte de pot de terre utilisé pour différents usages domestiques », comme dans : « Elle s’assist sur ung tupin, Et le tupin esclata, Lors a la reverse elle s’en alla... » (XVIe siècle). Dans le Lyonnais, en Bresse, en Comtois, en Mâconnais, on disait tupin, toupin, tepin, tepain ; en Beaujolais, tchupin ; dans le Morvan, teupin, pour désigner une marmite en terre cuite, voire une assiette en poterie rustique utilisée pour donner leur nourriture aux volailles. Fréquence et localisation : le patronyme Letuppe est porté par 75 foyers en France, alors que la forme proche Letupe compte 40 foyers en France. Ces deux patronymes étaient déjà présents dans l’Aisne, la Somme et l’Oise à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter la Marne et les Pyrénées-Atlantiques à la fin du XXe siècle. Nota : autrefois, on employait même l’expression « sourd comme un tupin » (comprenez « comme un pot »), pour signaler quelqu’un à l’audition gravement déficiente... mais aucun ancien surnom n’est attesté dans ce sens. Notons également le nom de la commune de Tupin-et-Semons, canton de Condrieu dans le Rhône. Tout laisse à penser que ce nom viendrait de celui de son fondateur, un romain nommé Tulpinus. Autre explication, un – rare – ancien surnom de soldat, du vieux français tupinel, « soldat de rang modeste ».