Magnier
Les imprécisions qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter quinze siècles en arrière. Souvenons-nous de la chute de l’Empire Romain, au milieu du Premier millénaire. À cette époque, les chefs de guerre germaniques portaient des noms particuliers. Par exemple, Magin-hari (composé des racines magin, « force » et hari, « armée »). Ce surnom originel avait donc un sens symbolique qui s’est perdu au fil du temps quand il fut adopté par les familles gallo-romaines. La christianisation aidant, la forme latin Magniarus est devenu un nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, ce nom de baptême s’est transformé à son tour en patronyme héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération sous la forme Magnier. Fréquence et localisation : le patronyme Magnier compte 2 230 foyers en France de nos jours. Il se montrait déjà bien présent dans le Pas-de-Calais, la Somme, l’Aisne, l’Oise à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter le Nord et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. De toute évidence, le patronyme Magnier doit être considéré comme polyphylétique : du grec poly, « plusieurs » et phylum, « race », « tribu ». Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille qui s’est développé au travers des siècles à partir de plusieurs souches distinctes. C’est le cas de la majeure partie des patronymes qui comptent plus de 300/500 foyers en France de nos jours.