Memheld
Les incertitudes étymologiques et historiques qui règnent sur les patronymes issus de vieux surnoms germaniques laissent toujours planer une large part de mystère sur leur véritable origine. Cette énigme est d’autant plus grande que nous sommes en présence de dénominations qui nous font remonter quinze siècles en arrière. Souvenons-nous de la chute de l’Empire Romain, au milieu du Premier millénaire. À cette époque, chaque chef de guerre germanique portait un surnom spécifique. Dans ce cas, Magin-hil (composé des racines magan, « force », et held, « combat »). Ce surnom originel avait donc un sens symbolique qui s’est perdu peu à peu au fil du temps quand il fut adopté par les familles gallo-romaines. Entre le XIVe et le XVe siècle, ce surnom a pu être consigné sur les anciennes chartes et les registres des terriers (précurseurs du cadastre), puis au XVIe siècle, c’est au hasard d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture qu’il est devenu un nom de famille héréditaire, c’est-à-dire transmis par le père de génération en génération. Fréquence et localisation : le patronyme Memheld comptait 100 naissances en France entre 1941 et 1990. Il se montrait déjà présent dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin à la fin du XIXe siècle, départements auxquels il faut ajouter les Vosges et l’ensemble de la région Ile-de-France à la fin du XXe siècle. Nous constatons qu’il y a de grandes chances pour que le patronyme Memhelm soit considéré comme « monophylétique » (du grec mono, « seul » et de phylum, « tribu »). Cette notion s’est appliquée en généalogie à un nom de famille – issu d’un seul individu – à souche unique. Plus un patronyme est rare, plus tous ses porteurs ont des chances d’être « cousins ».