Merlin
Ce nom de famille est issu d’un nom de baptême. Son étymologie nous fait remonter le temps. Il a été popularisé par le roman des « Chevaliers de la Table Ronde » de Chrétien de Troyes (parmi les premiers écrits en langue romane, ancêtre du français) qui met en scène Merlin et s’inspire certainement d’un druide divin, mêlé à un ou plusieurs personnages historiques. Son nom viendrait de Myrddin, d’après Caerfyrddin (« la forteresse de la mer ») cité plus connue sous la forme Carmarthen où il serait né « l’enchanteur » Merlin. Cet homme hors du commun est présenté comme doté d’un immense savoir acquis au contact de la nature et par l’observation des astres. Comment le nom de baptême Merlin est-il devenu héréditaire ? Entre le Ve et le Xe siècle chacun des habitants de notre pays ne portait que son nom de baptême. À partir du XIIIe siècle, pour différencier les individus, le nom de baptême Merlin a fait l’objet de très nombreuses variantes, notamment en fonction des parlers locaux… avec Merly (Haute-Garonne), Merlinc (Rhône), voire Merlini, Merlino, venus d’Italie… À partir du XVe siècle, Merlin s’est transformé en nom de famille transmis par le père de génération en génération au hasard d’une transcription sur un acte de baptême, de mariage ou de sépulture. Fréquence et localisation, avec 2 760 foyers, soit environ 7 500 personnes, le patronyme Merlin occupe le 495e rang des noms les plus fréquents en France. Sa répartition géographique le montre très présent dans le Nord et le Pas-de-Calais. De toute évidence Merlin doit être considéré comme polyphylétique : du grec poly, « plusieurs » et de phylum, « race », « tribu ». Cette notion s’applique à un nom de famille qui s’est développé au travers des siècles à partir de plusieurs souches distinctes. C’est le cas de la majeure partie des patronymes qui comptent plus de 300/500 foyers en France de nos jours.